Haro sur l'UPA
Bonsoir;
je reviens sur un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Je veux dénoncer haut et fort le monopole dont jouit l'UPA au Québec sur la commercialisation de pratiquement tous les produits agricoles. Cet organisme est extrêmement puissant. Avec les syndicats de la fonction publique, il forme un lobby si fort que peu de gouvernements n'ont le courage de leur résister. La venue prochaine d'une commission sur l'agriculture sera le moment et le lieu pour enfin remettre en question, espérons-le, ce monopole qui ne fait que nous amener des inconvénients et que de plus en plus d'intervenants hors Québec remettent en question. Si nos dirigeants s'obstinent à vouloir conserver ce système sans discernement, l'agriculture québécoise s'en va tout droit à une catastrophe.
Pour vous expliquer les tenants et les aboutissants de ce danger, je vous invite à lire le billet de Maxime Laplante, président de l'Union paysanne (pour plus de renseignements sur ce regroupement, consultez Google) paru dans le quotidien Le Soleil du 4 janvier.
Voici une partie de l'article en question:
«La plupart des problèmes que vit l'agriculture du Québec ont été provoqués de toutes pièces par les politiques agricoles de l'UPA et du gouvernement. Lorsqu'on subventionne des monocultures au détriment de la production biologique, il faut s’attendre à voir surgir les insectes, nématodes et virus liés aux cultures spécialisées sans rotation. Lorsque l'UPA met en place des plans communs et des quotas taillés sur mesure pour l'industrie de masse, pas surprenant s'il 'n'y a pas de relève ni de produits du terroir.
Comment développer une production de créneau lorsque l'UPA dicte des prix et des conditions de mise en marché uniformes, basés au besoin sur la Bourse de Chicago? C'est l'UPA qui empêche les producteurs de sirop d'érable, de lapin, de volaille ou de lait d'organiser leurpropre mise en marché. Il n'y a que l'UPA pour prétendre que 150 $ pour la vente d'une vache, à l'abattoir Lévinoff, c'est un bon prix. Et comme par hasard, les fermiers, actionnaires, n'ont même pas accès aux bilans financiers
C'est ainsi qu'on confine les fermiers dans une fonction de livreur au prix de gros, pendant que tout le monde sait que la seule façon de faire un revenu correct en agriculture passe par le contrôle de la transformation et de la mise en marché. Alors que le revenu net des fermes est dans le rouge, il n'y a jamais eu autant d'employés à la maison mère de Longueuil, et la somme des subventions continue de grimper. Avec le forum des décideurs, l'UPA a misé sur une politique d'exportation, et le gouvernement a lourdement subventionné le secteur porcin pour expédier le produit jusqu'en Asie à travers des frontières grandes ouvertes. Mais si on ouvre la frontière, c'est dans les deux sens. Et aujourd'hui, l'UPA vient verser des larmes parce que la Chine nous envoie des pois mange-tout à rabais. Surprise!
Effectivement, la venue d'une commission sur l'agriculture sera l'occasion de mettre ces problèmes sur la table. La récente tentative de l'UPA de vouloir limiter le cadre d'intervention de la société civile devant la commission sur l'agriculture illustre bien l'ouverture d'esprit de cette puissante organisation qui n'a rien d'un syndicat. Mais si on veut que le Québec amorce une véritable réflexion sur son agriculture, la population doit y participer. Sinon, ça restera de la faute au bon Dieu et à la mondialisation...»
Portez-vous bien!