Faut-il étudier Nietzche?

Bonjour;

je me suis inscrit à un cours sur Nietzche. N'eût été du professeur Louis-André Richard, c'est sûr que jamais je ne me serais inscrit à ce cours. En effet, ce philosophe à contre -courant, que dis-je, à rebrousse-poil de toutes les valeurs connues et inconnues, ne m'est pas du tout sympathique.

Un mot d'abord sur Louis-André Richard. L'an dernier j'avais suivi son cours sur saint Augustin. En partant, j'avais un préjugé défavorable sur ce personnage. Mais M. Richard est parvenu à me le faire voir sous un jour beaucoup plus humain, plus nuancé. C'était un érudit extraordinaire. Il a en quelque sorte fait une classification géniale des philosophes connus de son époque. Et plusieurs de ses enseignements sont encore très d'actualité. J'y reviendrai sans doute ultérieurement.

Or, j'était curieux de voir comment M. Richard allait s'y prendre pour défendre Nietzche, cet être qui s'oppose aux certitudes, aux valeurs, à la métaphysique, à la Vérité, à Dieu, aux croyances, à Socrate, à Platon, à Kant, à Spinoza, etc, etc... lui qui nous avait si bien fait admirer le grand Augustin.

Je me permets ici de citer le 27e aphorisme de «Par delà bien et mal» de Nietzche, pour vous faire comprendre combien indigeste peut être la lecture de cet Allemand. «Il est difficile de se faire entendre; la difficulté augmente encore quand on vit et pense gangasrotogati parmi les hommes qui vivent et pensent autrement, kurmagati, ou dans le meilleur des cas, mandeikagati, «à l'allure de la grenouille» - ne fais-je pas tout moi-même pour me rendre difficilement intelligible? - et l'on doit déjà être reconnaissant à tous ceux qui veulent bien vous honorer d'une interprétation un tant soit peu fine. Mais pour ce qui est des «bons amis», qui en prennent toujours trop à leur aise et qui croient même pouvoir s'arroger ce droit en leur qualité d'amis, on fera bien de leur ménager une place de jeu, un terrain où ils pourront donner libre cours à leur incompréhension. Ainsi on aura, de quoi rire par surcorît. Ou on fera bien de s'en débarrasse tout à fait, ce ces bons amis, et là aussi de rire.»

Donc, je pense qu'en me plongeant dans cette indigeste mixture, je vais certainement activer mon intellect, qui, il faut bien l'admettre, si on se contentait des insipidité des des journaux ou des médias populaires, pourrait «rouiller» avant terme.

En confrontant mes certitudes héritées de mon éducation judéo-chrétienne (dont je suis fier), à cet épouvantail qui a osé tuer Dieu, je crois sincèrement que je vais en ressortir grandi.