Cogitation syndicale, garderies

Bonjour;

je fais miens (j'en cite de larges extraits en italique) les propos de Lucie Lessard de Sillery dans sa lettre d'opinion publiée ce matin dans mon journal préféré. Je crois qu'il y a un problème actuellement avec l'ensemble des revendications des employés de l'État. Chaque groupe souhaite de meilleures conditions de travail, plus d'argent, plus de congé, moins de tâches, plus de retraite, etc. Les puissants syndicats qui se targuent de travailler pour l'équité, pour la justice sociale, doivent réaliser que les gains qu'ils obtiennent pour un petit groupe d'intérêt le sont au détriment de toute une couche de la population de travailleurs (et de retraités) qui paient des impôts en ne bénéficiant pas de la divine protection d'un syndicat ou même de la sécurité d'emploi. Qu'on pense aux travailleurs des PME ou aux travailleurs autonomes.
Si au moins tous les contribuables payaient leur juste part au fisc, les honnêtes citoyens pourraient respirer un peu plus à l'aise. Or le contribuable du Québec est de loin le plus taxé en Amérique. Et quand c'est toujours le même citron qu'on presse, il finit par ne plus avoir de jus.
Plus encore, le réseau actuel des garderies ne répond pas aux besoins d'un grand nombre de jeunes familles. Faute de places dans certains cas, faute de souplessedans d'autres. Qu'une mère enceinte d'un deuxième enfant doive envoyer son aîné en garderie pendant son retrait préventif et son congé de maternité sous peine de perdre sa précieuse place me scandalise. On se préoccupe davantage des conditins de travail des éducatrices que du bien-être des jeunes enfants et de leurs parents.
Entendons-nous bien ici. Je ne suis pas contre le fait que les éducatrices en garderie gagnent un salaire décent. Loin de là. Mais il faut relativiser un peu. Quand on fait avancer en même temps les dossiers de l'équité et de l'augmentation salariales pour un groupe de travailleuses syndiquées, il faut bien penser que ces argents vont être pris dans la poche de d'autres travailleurs ou retraités qui n'ont pas nécessairement les mêmes augmentations statutaires récurentes. Donc l'écart entre les deux groupes augmente de plus en plus. Ce qui crée de la tension sociale malsaine. 
C'est pour cela que je crois sincèrement, comme je le disais dans une chronique la semaine dernière, qu'il faut donner le libre choix aux parents d'envoyer leurs enfants dans les garderies ou de recevoir une allocation pour les garder eux-mêmes à la maison, avec tous les avantages pécuniaires que l'État en retirerait (voir Garderies ou allocations?27/05/05).
Et j'emprunte ma conclusion à Mme Lessard: Quand nous favoriserons le libre choix des parents, nous aurons prouvé que nous sommes une société mature qui a le coeur à la bonne place et non une société ou la voix du plus fort est toujours la meilleure.