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Le vieux chnouk
10 novembre 2005

Publicité télévisuelle et clause vs disposition

«Ces jours-ci, on entend souvent à l'Assemblée nationale l'expression « clause dérogatoire » à l'occasion de débats sur les services de santé au Québec. Heureusement, on n'entend plus le mot « nonobstant »; il a fait place au mot dérogatoire. Bravo! Par ailleurs, le mot « clause » survit, alors qu'il devrait disparaître au profit de disposition. Le mot « clause » ne peut se dire d'un acte législatif ou réglementaire. Il désigne une disposition d'une convention (contrat, traité, etc.) ou un acte unilatéral de nature privée (testament, quittance, offre de contracter, etc.). Nous vous invitons à utiliser dorénavant l'expression disposition dérogatoire pour parler d'une disposition législative ou réglementaire relative aux services de santé. Vous donnerez ainsi le bon exemple aux citoyens et vous ferez plaisir à Sa Majesté la langue française!»

Bonjour;

rien de mieux que quelques commentaires sur la publicité télévisuelle pour vous faire apprécier le merveilleux temps maussade qui nous enveloppe en ce moment, n'est-ce pas?

Je dois avouer, à ma grande honte, que je suis devenu un spécialiste de consommation du petit écran. Je consacre environ 5 ou 6 heures quotidiennement à rendre un culte à la religion cathodique. Et comme dans toute religion, il y a des sacrifices à consentir. Et, à mon point de vue, supporter les publicités agressives «garochées» à grand renfort de décibels violents (ex. la publicité de la X-TRA de Nissan), sont un bien plus grand sacrifice que ne l'étaient l'écoute des sermons aux messes dominicales de ma jeunesse.

Car, en plus du volume élevé de ces publicités, il nous faut subir leur répétition à outrance pendant des mois. Passe encore celles qui nous font sourire par leur simplicité et leur bon goût (le plus souvent, elles mettent en scène des enfants). Mais très souvent, hélas, les publicitaires se font un malin plaisir de nous écoeurrer avec des inepties comme par exemple la publicité de SSQ (un couple se faisant masser dialoguent en utilisant un affreux jeux de mots avec ces trois lettres [ssq tu penses..] et le masseur qui leur demande à la fin «ssq je vous offre le bain d'algue» mais on comprend «le bain dengue»...); ou encore le propriétaire d'une Suzuki Vitara va à sa voiture en parachute [ce n'est sûrement pas cela qui va m'inciter à acheter une telle voiture...] ou encore la nouvelle publicité pour ce véhicule {pollueur et énorme consommateur de carburant} ou l'on entend une chanson à tue-tête en anglais pendant que ce véhicule dévale les kilomètres. Et puisqu'on est dans les airs, la publicité du Fonds de solidarité de la FTQ n'est pas mieux. En effet,on y voit une jeune femme qui se lance dans le vide à partir d'un tremplin, pour nous montrer que ce Fonds constitue un tremplin vers l'avenir. Pas fort!

En plus de l'orgie de décibels et du mauvais goût, les artistes engagés pour nous débiter leurs âneries, le font en déplaçant systématiquement l'accent tonique vers le début des mots, comme en anglais. Comme dirait notre bon vieux Charlie Brown: «Chu pu capable!».

Si vous voulez entendre une bonne annonce, écoutez Raymond Bouchard qui annonce le Lakota. Il s'exprime très bien, sans crier, et en respectant l'accent tonique français, tout en se permettant une légère insistance sur l'ensemble de quelques mots clés.

Et vous, qu'en pensez-vous?

En terminant, j'aimerais reproduire ici une note que je viens de recevoir de M. Robert Auclair, président de l'ASULF, à propos de l'expression «disposition dérogatoire» qui est en train de s'imposer de de remplacer l'affreuse «clause nonobstant».

Voici ce texte:

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